Résumé :
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L'alcoolique est décrit comme un être 'incapable de tenir sa parole' qui raconterait beaucoup d'histoires faute de pouvoir faire histoire. Pour expliquer cette difficulté, nous proposerons une hypothèse psychanalytique à partir d'un point de fixation-régression au stade du miroir lors de la phase orale. Lors de celle-ci, la séparation n'aurait pas été accompagnée d'une parole vraie invitant par la suite l'enfant à utiliser la parole pour accompagner son existence. Lors du stade du miroir, le regard maternel qui aurait été perçu comme 'glaçant', inhiberait l'enfant. Il en résulterait un mode de fonctionnement auto-érotique et une insuffisante élaboration des liaisons libidinales ne permettant pas à l'alcoolique de penser la bonne distance et de faire histoire. Nous illustrerons les conséquences de cette fragilité de la structuration de l'expérience subjective à partir d'exemples cliniques et du concept lacanien de 'temps logique'. L'instant de voir (temps de la fulgurance pulsionnelle) sera travaillé au niveau du point de fixation-régression du stade du miroir lors de la phase orale ; le temps pour comprendre (temps du transitivisme) se prolongerait chez l'alcoolique le rendant incapable de penser la bonne distance ; le moment de conclure (moment de fulgurance du sujet du désir) serait un temps difficile chez l'alcoolique compte tenu de sa difficulté à poser un acte de parole et à faire histoire. [Résumé d'éditeur]
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