Résumé :
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'Le travail présenté ici tente d'approcher les procédures cognitives mises en œuvre dans la construction de la signification, à travers l'observation de sujets confrontés à un matériel linguistique contenant des éléments polysémiques (i.e. susceptibles de recevoir plusieurs interprétations différentes). Nous nous sommes demandé : - à quel moment de la lecture commençait cette construction, - sur quels éléments elle s'appuyait - et enfin dans quelle mesure la polysémie était perçue. Trois expérimentations ont été conduites : - six textes ‘polysémiques' ont été élaborés, puis présentés sur papier à 150 sujets. Nous avons recueilli leurs interprétations, ainsi que les zones du texte qui les avaient inspirées et leur perception éventuelle de la polysémie ; - nous avons observé ‘on line', le comportement oculaire de sujets lisant, sur ordinateur, soit un texte polysémique, soit des phrases isolées insérées dans différents contextes fortement inducteurs ; - une tâche d'association libre, à partir des termes polysémiques utilisés dans les textes, a été présentée sur un site Web, afin de repérer le sens attribué à ces termes hors de tout contexte. Conclusion : quand la signification est franchement induite par le contexte, alors le lecteur ne s'attarde pas sur les éléments polysémiques dont il n'a d'ailleurs aucune conscience. Par contre, en l'absence d'élément inducteur, le lecteur s'attarde sur les éléments polysémiques, puis construit sa propre signification, selon ses connaissances et son expérience personnelles. L'interprétation construite reflète l'individualité du lecteur. [Résumé d'auteur]'
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