Résumé :
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Le baclofène, puissant agoniste du système GABA, possède des propriétés anti-craving qui donnent à cette ancienne molécule, jusque-là utilisée dans le traitement de la spasticité, un intérêt nouveau dans le traitement de l'alcoolisme. Le baclofène est la seule molécule addictolytique qui supprime le craving chez le rat, alors que les autres médicaments de cette classe le réduisent. Cette suppression est dose-dépendante et survient autour de 3 mg/kg/j. A faible dose, environ 0,5 mg/kg/j, le baclofène réduit le craving mais ne le supprime pas. La plupart des études menées chez l'homme avec le baclofène utilisaient des doses de 30 mg/j (soit autour de 0,5 mg/kg/j). A cette posologie, le baclofène a montré des résultats encourageants. La publication d'une étude de cas de suppression complète et prolongée du craving avec une posologie à 3 mg/kg/j a relancé l'intérêt pour l'utilisation de telles doses en pratique courante. L'hypothèse sous-jacente prend en compte le craving comme l'un des facteurs majeurs de rechute et sa suppression totale et prolongée comme un élément qui pourrait s'avérer déterminant dans le traitement vraiment efficace de l'alcoolisme. Des études randomisées permettront à l'avenir de confirmer cette intéressante hypothèse thérapeutique. A ce jour, aucune étude d'ampleur suffisante ne permet de conclure. Malgré des effets indésirables parfois pénibles, mais souvent passagers et toujours réversibles, son ancienneté dans la pharmacopée pourrait en faire un médicament assez sûr à l'emploi, y compris à des doses relativement élevées [Résumé d'éditeur]
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