Résumé :
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Le 23 mai 2008 s'est tenue au CNAM une journée d'étude intitulée 'Former les adultes : la nécessaire articulation entre savoir et action. Autour de l'œuvre de Gérard Malglaive'. Le propos n'était pas seulement de manifester à cet auteur que tous les formateurs et chercheurs ont contracté une dette à son égard, consciemment ou non, mais également d'évoquer quelques moments fondateurs et quelques problématiques majeures du champ de la formation des adultes. Cette journée a rencontré un grand succès et s'est tenue à guichets fermés. En ouverture de la rencontre, Mado Maillebouis, responsable du Centre de documentation sur la formation et le travail du CNAM, a évoqué l'œuvre écrite de Gérard Malglaive, dont bon nombre de textes importants ont été publiés par Education permanente. A la suite de quoi, un certain nombre de participants ont exprimé leur regret de ne plus avoir facilement à disposition tel ou tel texte considéré comme important dans l'évolution des idées en matière de formation des adultes. Pour répondre à leur vœu, nous reprenons ci-après un article paru en 1977, 'Défense et illustration du cours magistral'. A une époque où la formation des adultes tentait de se constituer une identité propre par différence, voire par opposition, au modèle scolaire, ce titre et son contenu apparaissaient comme des provocations, surtout dans une revue vouée à la production d'un savoir spécifique aux pratiques de formation. L'article eut à l'époque un écho considérable. La lecture ou la relecture de ce texte montre deux choses, toutes deux importantes pour les praticiens et les chercheurs d'aujourd'hui. D'une part que les formateurs des années 1960-1970 pensaient leur pratique à partir de catégories politiques et idéologiques. Peu importe que la pensée développée ici soit marxiste, ou en tout cas marxienne, encore que cette référence ne soit pas un empêchement à penser, bien au contraire. Ce qu'il faut retenir c'est que l'entrée dans le pédagogique se faisait alors à partir de considérations et de prises de positions philosophiques, sociales, politiques. D'autre part, le lecteur ne pourra rester insensible à un questionnement qui n'a pas pris une ride car il est de fond. Il nous invite à penser et à agir dans des catégories qui restent actuelles : entre apprentissage et développement ; entre connaissances acquises et connaissances produites ; entre concepts scientifiques et concepts quotidiens ; entre pédagogies inductives et déductives ; entre modalités pédagogiques descendantes et pratiques centrées sur l'individu ou le groupe. A quoi s'ajoute, notamment à propos de la formation des maîtres mais aussi des élèves, l'opposition politisée entre les tenants du didactisme et ceux du pédagogisme. L'article de Gérard Malglaive permettra à chacun de revoir et d'argumenter à nouveaux frais ses positions propres sur ces questions actuelles et quotidiennes. Une pensée qui reste vive et se renouvelle n'est pas une pensée qui serait 'nouvelle' parce qu'oublieuse de ses origines et de ses fondements. C'est une pensée partagée qui n'ignore rien de ses héritages et se montre capable d'en faire la ressource d'une pensée différente. Education permanente entend ainsi alimenter le débat en le nourrissant de productions venues d'un passé finalement pas si lointain. [résumé d'auteur]
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