Résumé :
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Les neurosciences en pleine expansion ont suscité beaucoup d'espoirs dans le champ des psychoses à l'adolescence, notamment dans une perspective prédictive et préventive. Alors que la clinique des psychoses débutant à l'adolescence se heurte à une hétérogénéité symptomatique et évolutive, le pronostic plutôt sombre d'une évolution chronique justifie les recherches entreprises : les marqueurs de vulnérabilité à la schizophrénie d'une part, et les endophénotypes spécifiques d'autre part, prennent une importance grandissante. Les progrès considérables dans la connaissance du génome humain montrent que le déterminisme génétique dans les pathologies psychiatriques courantes s'avère complexe, avec des effets modérés et laisse ainsi une place importante aux interactions entre gènes et environnement. Le chemin à parcourir, du gène à l'expression phénotypique d'une psychose, est long et sinueux, susceptible d'être l'objet de nombreuses influences à des niveaux variables et aux effets variés. Les études génétiques, neurobiologiques, neurophysiologiques, neuropsychologiques et d'imagerie cérébrale contribuent à identifier des endophénotypes qui permettent d'établir des repères informatifs tout au long de ce chemin sinueux. Les endophénotypes pourraient permettre de redéfinir les catégories nosologiques et de mieux comprendre la physiopathologie de la schizophrénie. Les études prospectives et rétrospectives, à grande échelle, permettent d'identifier des facteurs de risque qui sont compatibles avec l'hypothèse neurodéveloppementale de la schizophrénie. Cependant, la valeur prédictive des différents marqueurs ou facteurs de risque identifiés, est encore insuffisante à l'heure actuelle pour envisager une détection précoce fiable et une prévention possible de la schizophrénie. Toutefois, de nouveaux développements prometteurs se poursuivent, avec en toile de fond une probable révolution nosographique à venir, basée sur un changement de paradigme. Les tentatives d'isoler, à partir de caractéristiques cliniques homogènes, des bases génétiques et biologiques communes éclairant la physiopathologie de la schizophrénie ont échoué jusqu'à aujourd'hui. C'est peut-être alors, en partant d'endophénotypes homogènes, que nous parviendrons à comprendre ce qui protège ou au contraire conduit à la psychose, indépendamment de l'expression clinique en jeu.[résumé d'auteur]
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