Résumé :
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Anxiolytique de la classe des benzoxazines, l'étifoxine exerce une action régulatrice neurovégétative. Deux études cliniques ont montré que l'étifoxine est efficace dans le traitement du Trouble de l'Adaptation avec Anxiété. Compte tenu de la diversité des pathologies liées à l'anxiété et associées ou non à diverses manifestations neurovégétatives, nous nous sommes intéressés aux effets comportementaux de l'étifoxine dans des modèles animaux, en particulier lorsque l'animal soumis à un stimulus stressant présente des signes neurovégétatifs exacerbés autres que ceux d'origine cardiovasculaire. Dans un premier temps, les effets de l'étifoxine ont été évalués dans un modèle d'hyperthermie de stress chez le rat. La manipulation de cet animal provoque une élévation de la température rectale correspondant à un état d'anxiété anticipatoire. Toujours chez le rat, l'étifoxine a été évaluée au cours d'une épreuve de peur conditionnée au cours de laquelle un stimulus plus stressant que constitue la présentation de chocs électriques inévitables et désagréables a été appliqué. En réponse à ce stress, le comportement de sidération ou ' freezing ' et l'amplitude de la motricité colique quantifiée par l'enregistrement de l'activité myo-électrique ont été mesurés. Dans un deuxième temps, étant donné l'importance du rôle joué par la corticolibérine ou CRF, neurohormone et/ou neurotransmetteur hypothalamique, dans la coordination et la médiation des réponses neurovégétatives face au stress, nous avons utilisé un modèle de souris dans lequel l'administration intracérébrale de CRF mime un état de stress important se traduisant par une réduction de la vidange gastrique d'un repas solide. Les effets de l'étifoxine ont été évalués dans ce modèle. Dans chaque expérience, une benzodiazépine (le bromazépam ou le diazépam) a été choisie comme contrôle positif. L'élévation de la température rectale consécutive à la manipulation est significativement réduite en présence d'étifoxine (50mg/kg). De même, l'étifoxine diminue significativement et de manière dose-dépendante (12,5-50mg/kg) la durée du comportement de sidération ou ' freezing ' suite à la présentation de chocs électriques inévitables. De manière concomitante, ce même stimulus induit une augmentation du nombre de signaux myo-électriques au niveau du colon que l'étifoxine réduit de manière significative. Chez la souris, le CRF, administré par voie centrale (0,35μg/animal), réduit la vidange gastrique d'un repas solide. Cet effet du CRF est antagonisé de manière dose-dépendante par l'étifoxine. Cet ensemble de résultats montre que l'étifoxine réduit l'amplitude de manifestations neurovégétatives en réponse à un stimulus stressant d'intensité variable, comme par exemple l'hyperthermie, l'accroissement de la motricité du côlon ou la réduction de la vidange gastrique. Les propriétés anxiolytiques de l'étifoxine s'exercent donc à la fois sur les versants comportemental et végétatif. Ces résultats constituent une base pour l'évaluation de ce médicament chez des patients anxieux dont les manifestations du système nerveux autonome constituent des symptômes pathologiques.[résumé d'auteur]
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