Résumé :
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Ces dernières décennies ont connu une amélioration considérable de l'accueil des tout-petits en collectivité. Il n'en demeure pas moins que la reconnaissance des signes de souffrance psychique de très jeunes enfants reste parfois insuffisante. L'objet de cet article est d'exposer les aléas rencontrés par le psychologue en institution dans l'engagement des parents et des professionnels pour prendre en compte les fragilités particulières de certains enfants et leurs familles. Des processus défensifs massifs, en particulier le déni et la dénégation, sont quelquefois au premier plan, que ce soit de manière active ou insidieuse, temporaire ou fixée. Il s'agit donc d'analyser ici ces dysfonctionnements sans méconnaître les avancées positives dans le domaine de la petite enfance. Des observations cliniques illustreront l'impact des mécanismes défensifs qui compliquent le repérage des vulnérabilités psychiques. À la lumière de la métapsychologie revisitée, les auteurs se questionnent sur ces processus et leurs origines. La préservation de l'intégrité narcissique revenant au premier plan de ces positions défensives, un axe de travail majeur porte sur l'exploration de leur mobilité en termes de permanence, d'intensité et de réversibilité. Dans ses interventions, le psychologue institutionnel insiste sur la nécessaire prise de conscience des pressions et des bouleversements qui sous-tendent ces remparts défensifs. À cet effet, il contient, transforme et verbalise les affects insupportables refoulés. Le dépassement de ces mécanismes de défense permet alors d'élaborer les conflits occultés et d'adresser si nécessaire à des consultations spécialisées. [résumé d'auteur]
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