Résumé :
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Le DSM-III a inauguré une nouvelle approche du diagnostic psychiatrique par la statistique, reposant sur la quantification de la fiabilité diagnostique et il a opéré un remaniement important des catégories nosographiques selon cette approche et selon un principe défini comme l'« athéorisme ». Cette réforme a été initiée par la psychiatrie nord-américaine alors qu'elle traversait une période de crise, qui se caractérisait par une remise en cause de ses savoirs, de ses savoir-faire, de son cadre éthique et de son autonomie. Nous tentons de présenter dans cet article les enjeux scientifiques et sociaux de ce recours à la statistique pour la définition des troubles mentaux. Cette démarche nous conduit à resituer le DSM-III dans la perspective de l'empirisme en psychiatrie et nous invite à considérer la réception et les effets dont il a fait l'objet. Nous proposons en conclusion une hypothèse selon laquelle le DSM-III constitue une réponse à la difficulté d'existence de la psychiatrie nord-américaine comme profession et nous examinons le lien avec la psychiatrie française actuelle. [résumé d'auteur]
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