Résumé :
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Les tests oculomoteurs sont aujourd'hui considérés comme des outils importants pour l'exploration d'un certain nombre de processus cognitifs tels que les fonctions exécutives gérées par le lobe frontal. Le test des antisaccades est l'un des plus utilisés et permet d'évaluer une fonction inhibitrice qui émane principalement du cortex préfrontal. Dans ce test, le sujet a pour instruction d'inhiber le mouvement oculaire réflexe (appelé saccade réflexe) spontanément évoqué par l'apparition soudaine d'un stimulus visuel et de déclencher une saccade volontaire en direction opposée (appelée antisaccade). Un déficit de cette fonction inhibitrice se traduit par un nombre anormalement élevé de saccades dirigées vers la cible visuelle, c'est-à-dire par un score d'erreur (pourcentage de saccades réflexes non inhibées) élevé. Les bases neurales de ce test sont aujourd'hui bien définies et il est maintenant admis qu'il est un bon moyen d'évaluation fonctionnelle du cortex préfrontal dorsolatéral. Il est en effet massivement perturbé dans toute pathologie cérébrale affectant cette région du lobe frontal. En psychiatrie, un nombre considérable d'études a démontré que ce test est fréquemment altéré chez les schizophrènes, dès les premiers stades et quel que soit le tableau clinique. Il est également perturbé, mais dans une moindre mesure, chez leurs apparentés et est donc aujourd'hui considéré comme un endophénotype de la schizophrénie. Ce test est utilisé à la fois en pratique clinique (intérêt diagnostique et éventuellement pronostique) et comme outil de recherche en psychopathologie et en pharmacologie. [résumé d'éditeur]
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