Résumé :
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L'orthophoniste participe depuis peu à la réhabilitation de patients atteints de schizophrénie, conjointement aux prises en charge s'inscrivant dans un programme global de réhabilitation psychosociale. Elle tente de traiter spécifiquement les troubles du langage de ce syndrome, en se basant sur l'hypothèse qu'ils sont une conséquence d'un fonctionnement cérébral anormal au même titre que les troubles de mémoire, d'attention et des fonctions exécutives. De ce point de vue, ces troubles semblent abordables par la rééducation de la même façon que les troubles présentés dans le cadre de lésions cérébrales acquises (traumatismes crâniens, accidents vasculaires cérébraux). La prise en charge orthophonique s'opère sur des patients stabilisés cliniquement et doit débuter par un bilan, préalable nécessaire à la rééducation. Dans un premier temps, nous ferons part de nos observations cliniques quant aux différents troubles du langage dans la schizophrénie et tenterons d'envisager succinctement leurs mécanismes. Ensuite, nous tenterons de démontrer que le bilan orthophonique est nécessaire dans un programme de réhabilitation psychosociale du patient atteint de schizophrénie pour plusieurs raisons : il permet de constater le retentissement fonctionnel sur la communication des troubles du langage, et donc d'estimer l'impact de ces troubles dans la vie quotidienne ; il permet ensuite d'établir un protocole de rééducation individualisé, inscrit dans le projet de soins global du patient. L'intervention orthophonique permettrait de prendre en charge la sémiologie langagière de la schizophrénie, par des techniques de prise en charge développées en rééducation et réadaptation neurologique. Les troubles du langage, qui affectent la compréhension et l'expression, sont un enjeu important pour l'insertion sociale du patient, mais également au sein de la prise en charge, car ils peuvent entraver la bonne intégration d'informations, comme nous le démontrerons. Pour créer cette évaluation, nous nous sommes servis de bilans préexistants et couramment utilisés en neurologie, que nous avons compilés suivant leur pertinence et leur efficacité diagnostiques. Ces épreuves, bien qu'elles ne soient pas encore normalisées permettent de définir un projet de rééducation original et novateur des troubles du langage dans la schizophrénie et constituent un premier pas dans la prise en charge de ce syndrome. Dans cette voie, de nouvelles études actuellement menées sur des populations non psychiatriques aux troubles du langage similaires, permettent d'élargir les possibilités d'évaluation des troubles du langage.[résumé d'auteur]
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