Résumé :
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Les critiques méthodologiques de Perron et al. contre l'expertise Inserm sur les psychothérapies (2004) reprochent à cette dernière de multiples biais qui favoriseraient les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) aux dépends des thérapies psychodynamiques (TP). Ces auteurs s'attaquent notamment à la méthodologie comparative, à la comparabilité des groupes, au tirage au sort, à l'utilisation du DSM et des échelles d'évaluation, à certaines méthodes statistiques, aux méta-analyses. Ils prétendent que le surnombre d'études réalisées avec les TCC entraînerait un biais en leur faveur. Plusieurs de leurs critiques appartiennent au registre épistémologique, notamment celle d'un prétendu clivage entre approches nosologiques et psychodynamiques-fonctionnelles. Une contre-argumentation en dix points est ici présentée soulignant que le terme de biais statistique ne s'applique pas à une expertise narrative et que certaines de leurs critiques sont erronées, d'autres reposant uniquement sur une vision étroite de la psychiatrie et de la quantification. Les données disponibles ne permettent pas vraiment de retenir un biais majeur favorisant les TCC qui serait lié au DSM ou aux échelles d'évaluation. Le surnombre d'études réalisées avec les TCC n'entraîne aucun biais statistique en leur faveur. La critique de Perron et al. porte en fait sur la méthodologie scientifique dans son ensemble. En revanche, l'expertise Inserm pèche par l'abus des comparaisons indirectes et par le manque de prise en compte des critères d'évaluation multiples et des comorbidités.[résumé d'auteur]
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