Résumé :
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A partir de la clinique avec des enfants et des adolescents sans langage verbal avec des composantes autistiques, le rôle des échanges dans l'alternance de mouvements, les vibrations, la variation des rythmes sonores ou gestuels et les bruitages prennent une part certaine dans l'émergence de la communication. Le plaisir de jouer dans ces registres archaïques participe à une réassurance dans le lien à l'autre lorsque le thérapeute en saisit le sens dans le transfert. En effet, en retrouvant des expériences prénatales d'alternance du mouvement et d'immobilité entre le foetus et la mère, dès le quatrième mois de grossesse, l'enfant en rupture de communication peut contacter une nouvelle opportunité d'échanges sans que tous les sens soient sollicités. De même, l'intérêt que ces enfants portent aux vibrations puis aux rythmes gestuels ou sonores, donne des perspectives de rencontres dans l'échange avant même que la voix humaine puisse être intégrée. Les jeux sur la vitesse et l'intensité des mouvements, vibrations, bruits et rythmes permettent de mesurer avec finesse leurs seuils de tolérance et font écho aux expériences sonores et tactiles in utero, avant les moments catastrophiques. La nomination dans la relation transférentielle, des impressions, des sensations et des émotions que l'enfant manifeste, favorise l'accès au langage verbal et aux échanges visuels. Ces premiers jeux dans le partage émotionnel que propose le thérapeute, à partir de ce que le patient donne à voir ou à entendre, participent à l'émergence du sentiment d'exister corporellement dans la continuité à l'origine de la capacité de communication. [résumé d'auteur]
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