Résumé :
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La tour de Babel était dans l'ancienne Babylone une construction carrée médiatrice du possible et désirable contact avec la divinité, par où se rejouaient les origines ; la Bible en a fait au contraire le symbole d'un orgueil humain et d'une position de toute-puissance condamnables. L'iconographie classique a transformé la tour en une spirale ascendante placée sous le signe du malentendu, et par là destinée à rester inachevée. C'est une belle métaphore du processus de la cure psychanalytique, où s'illustrent bien les dangers que court l'analyste : l'illusion du pouvoir et le péché de démesure (l'hybris des Grecs), le sentiment d'indignité, le risque d'imposture... Les oscillations du doute et de la certitude, qui ont marqué toute l'œuvre de Freud, marquent aussi, inévitablement, toute cure analytique, dans le dialogue du transfert et du contre-transfert. On débouche ainsi sur un double et heureux paradoxe, autorisant l'éloge de l'inachèvement de la cure, et l'éloge du malentendu. [résumé d'éditeur]
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