Résumé :
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L'évolution de l'échec est préoccupante et caractérise les garçons en première année universitaire. À la suite de recherches portant sur l'anxiété de l'évaluation et le perfectionnisme, l'étude des composantes cognitives, émotionnelles et comportementales de l'agressivité a été entreprise. L'établissement des corrélations de ces composantes avec celles, respectives, des domaines précités nous a menés à décrire des différences majeures entre filles et garçons surtout lorsqu'ils n'ont jamais expérimenté l'échec ; l'agressivité physique est beaucoup plus élevée chez les garçons tandis que les filles font preuve d'hostilité et de colère marquées. Les garçons, assimilant échec académique et perte de valeur personnelle ont tendance à éluder toute épreuve trop risquée. Il en résulte que leur combat est avant tout cognitif (si j'échoue, je suis incompétent et dès lors je ne vaux rien) et conduit soit à la réussite s'ils sont suffisamment confiants et personnellement motivés, soit à l'abandon ou à l'échec si ce n'est pas le cas ou si les exigences de réussite sont trop élevées, comme il est de mise actuellement dans notre société. Il en va tout autrement des filles qui habituellement, souvent à tort, avouent leur incompétence et dont le besoin de réussir ne peut que les confronter à la performance. Quatre modèles sont proposés à partir d'équations structurelles qui concernent les dimensions de l'anxiété de l'évaluation, du perfectionnisme et de l'agressivité. Construits sur un échantillon de 616 étudiants, ils décrivent l'action différenciée des motivations intrinsèque et extrinsèque sur les diverses composantes cognitives et émotionnelles de l'agressivité et de l'anxiété de l'évaluation selon le sexe puis ils nous livrent, dans les mêmes conditions, l'évolution de cette action chez des étudiants qui n'ont jamais expérimenté l'échec. Suivant l'agencement des comportements, des cognitions et des émotions rencontrés, l'organisation fonctionnelle des variables envisagées est manifestement différente selon le sexe et la psychopathologie qui en découle peut être présumée, privilégiant l'agressivité physique et la psychopathie chez le garçon, l'anxiété et la dépression chez la fille.[résumé d'auteur]
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