Résumé :
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Parmi l'ensemble des conséquences psychologiques dont peut souffrir un sujet confronté à un événement exceptionnel, l'état de stress post-traumatique représente une modalité évolutive fréquente, invalidante, fortement comorbide et qui tend à la chronicité en l'absence de repérage clinique. Par définition menaçant et entraînant une réaction de peur intense, cet événement dit traumatique représente une situation de stress extrême susceptible non seulement d'altérer l'homéostasie physique et psychique du sujet mais d'être également reconnue déterminante dans l'étiopathogénie de troubles séquellaires. L'intensité de cette détresse est cliniquement et physiologiquement repérable et représente un facteur de risque prégnant du développement de trouble ultérieur, à côté d'autres éléments pré, péri ou post-traumatiques. Aux côtés d'une prévention primaire ne concernant que peu la médecine et d'une prévention tertiaire bien balisée, la prévention secondaire s'attacherait donc à la reconnaissance rapide de facteurs de risque ou de vulnérabilité et permettrait le repérage d'une population à risque de développement de troubles séquellaires. Il s'agirait par exemple de diminuer l'incidence du PTSD aigu chez des patients vus au décours de l'événement, mais également de prévenir ou de modérer l'apparition d'un état de stress aigu, voire de contribuer à éviter l'apparition d'un PTSD chronique. La psychopharmacologie des troubles immédiats et post-immédiats demeure en revanche un terrain peu exploré. Réduire ou contrôler le niveau haut et prolongé des phénomènes d'hyperéveil ou l'hypersensibilisation de l'axe HPA contribuerait au confort du sujet et participerait de la prévention du PTSD. Le corpus de connaissances dans le champ de la neurobiologie du stress et du trauma est en pleine expansion et nous nous appuierons dans cette revue sur ce paysage pour en dégager les pistes pharmacologiques potentielles. La place des antiadrénergiques et de certains anxiolytiques non benzodiazépiniques est maintenant bien documentée et ouvre de belles perspectives d'avenir. D'autres classes représentent des approches intéressantes et bien étayées : agents sérotoninergiques, antagonistes du CRF, NPY, antagonistes NMDA, anticonvulsivants ou autres agents GABAergiques, nous permettant d'élargir notre arsenal thérapeutique aux côtés de nécessaires interventions psychothérapiques. Cet effort semble devoir se porter au plus près d'un événement traumatique qui vient souvent bouleverser un sujet, tant par la souffrance psychique engendrée que par la perte de ses repères et étayages sociaux, familiaux et professionnels.[résumé d'auteur]
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