Résumé :
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Les recommandations théoriques concernant le traitement biologique de l'accès maniaque diffèrent sensiblement de la pratique clinique quotidienne telle qu'elle est observée notamment en Europe. Les recommandations internationales insistent sur la règle de la monothérapie, en privilégiant selon les situations cliniques et selon les auteurs, sels de lithium, anticonvulsivants ou antipsychotiques. Dans certains cas l'association d'un antipsychotique et d'un thymorégulateur est recommandée d'emblée. Au cours des dix dernières années, l'évolution de ces recommandations a été marquée par l'importance croissante des antipsychotiques au détriment du lithium, relégué par certains en deuxième intention. La place respective de chacun des antipsychotiques est cependant mal établie, même si certains ont bénéficié d'études plus complètes que d'autres. En pratique la situation est bien différente ; la polythérapie est largement utilisée, elle inclut souvent des neuroleptiques classiques, et dans un délai qui va bien au-delà de l'épisode maniaque aigu, malgré des effets secondaires, voire des contre-indications, particulièrement fréquents dans cette population. Aucun argument ne soutient pourtant l'indication de ces molécules dans l'épisode maniaque ni dans la prophylaxie ultérieure, mais il est vrai que les exigences pratiques ne permettent pas toujours de suivre à la lettre les recommandations théoriques. Une meilleure prise en compte de cette situation et notamment une évaluation approfondie des indications et des modalités des polythérapies est un enjeu fondamental des études à venir sur le traitement biologique des épisodes maniaques, mais les difficultés méthodologiques sont nombreuses.[résumé d'auteur]
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