Résumé :
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Au cours de l'épisode maniaque, le recours aux agents thymorégulateurs en monothérapie ne concerne qu'une minorité de patients présentant le plus souvent une manie modérée ou une hypomanie. Les neuroleptiques, les benzodiazépines et plus récemment les nouveaux antipsychotiques sont largement utilisés en traitements adjuvants au thymorégulateur, bien au-delà des indications retenues par les différentes recommandations. Notre objectif consiste à exposer les situations cliniques justifiant l'association d'un traitement adjuvant dans l'épisode maniaque (l'agitation, les troubles du sommeil, les symptômes psychotiques, les comorbidités) et d'éclaircir, à partir des données de la littérature, les avantages et les inconvénients des associations thymorégulateur et antipsychotique et/ou benzodiazépine de façon à dégager des indications différenciées. Les neuroleptiques restent largement utilisés en première intention avec un thymorégulateur, souvent après avoir été proposés seuls dans les premières semaines. Pourtant les données de la littérature ne confirment pas leur efficacité et leur rapidité d'action par rapport aux thymorégulateurs ou aux benzodiazépines. Lorsque le neuroleptique fait partie du traitement initial, il continue à faire partie du traitement à distance dans plus de la moitié des cas sans justification. Or, les effets indésirables des neuroleptiques sont suffisamment nombreux et sévères dans l'épisode maniaque pour inciter à ne les utiliser qu'avec parcimonie en première intention. Si la tolérance de l'association des nouveaux antipsychotiques avec les thymorégulateurs semble jusqu'à présent acceptable, son indication devrait être limitée aux manies psychotiques. L'association benzodiazépine-thymorégulateur mériterait d'être évaluée dans les différentes formes de manie et présente un intérêt pour le traitement des agitations anxieuses, des symptômes catatoniques, d'une insomnie ou encore dans les situations de comorbidité fréquemment rencontrées en psychiatrie de liaison.[résumé d'auteur]
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