Résumé :
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Le problème de savoir s'il existe des substances antimaniaques plus spécifiques que d'autres est abordé du point de vue de la symptomatologie, de la nosographie, des aspects réglementaires et des modèles physiopathologiques. Au niveau symptomatique, les antimaniaques spécifiques témoignent d'une action plus homogène sur l'ensemble de la symptomatologie maniaque, avec une normalisation complète des affects, de la cognition et du comportement. Les drogues non spécifiques, au premier rang desquelles viennent les neuroleptiques classiques, agissent en produisant une sédation ou un ralentissement psychomoteur, au contraire du lithium. Le divalproate paraît faire montre d'un spectre d'activité plus large que les autres thymorégulateurs ou les neuroleptiques classiques sur l'ensemble de la symptomatologie et des formes cliniques de l'épisode maniaque. D'un point de vue réglementaire, les prérequis d'un éventuel antimaniaque spécifique sont plus stricts actuellement en Europe qu'aux USA : le produit doit avoir fait la preuve de son effet thérapeutique dans l'épisode maniaque aigu, montrer le maintien de son efficacité tout au cours de l'épisode et ne pas occasionner de virage dépressif. Les modèles du kindling et de la sensibilisation comportementale offrent une perspective heuristique pour mieux expliquer la spécificité de certaines substances antimaniaques.[résumé d'auteur]
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