Résumé :
|
"Le déchiffrement de l'Inconscient passe tout d'abord par la connaissance de l'inconscient et sa reconnaissance comme constitutif de la parole. Il faut poser après Platon dans le Sophiste que le non-être n'est pas moins que l'être. L'être est une multiplicité composée et l'on ne peut séparer l'être du non-être, le non-être de l'Inconscient étant impliqué dans l'être de la conscience. L'Inconscient est cet être de latence qui n'est pas le néant, ni la simple négation de l'être conscient mais essentiellement dénégation de ce qui n'est pas conforme à la loi de la réalité comme loi de la parole. Son déchiffrement, nécessairement incomplet, n'est possible que par le discours de l'autre. Comme dans la poésie, le lieu de l'entrelacement de l'Inconscient et de l'être conscient c'est le langage, car il est de l'essence du langage de cacher autant que de montrer. Partant d'Ed. Pichon, de F. de Saussure et de R. Jakobson, J. Lacan (avec son école) a montré l'importance du langage, de la grammaire, de ses tropes et de ses lois dans la texture même de l'inconscient. J. Lacan permet par son algèbre du signifiant et du signifié de découvrir non seulement le sens symbolique dissimulé par l'encodage, mais aussi d'arracher le secret du code lui-même. Au-delà du risque de formalisme, J. Lacan a su mieux que quiconque découvrir les configurations tragiques et les appels désespérés de l'inconscient. Pour H. Ey, l'inconscient ne peut être séparé de la conscience comme il l'a montré dans son ouvrage ""La conscience"" (1963), et la psychanalyse est une forme de poétique de cette structure langagière ""dialogante"" prise dans le sexe des mots, de ses genres et de ses modes. Cependant, l'analyste ne doit pas être condamné à n'être qu'un miroir silencieux en attente de transfert, mais doit s'ouvrir le plus largement à la relation interpersonnelle pour que soit rétabli le sens existentiel contenu dans le style de l'homme [résumé d'auteur]"
|