Résumé :
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Nous avons rapporté un cas de dépendance à la tianeptine chez un patient de 42 ans, évoluant depuis 18 mois. Ses antécédents étaient marqués par une dépendance aux opiacés et à l'amineptine, un abus de cocaïne et d'alcool. De plus, il avait de lourds antécédents familiaux de dépendance aux opiacés et à l'alcool. La tianeptine lui avait été prescrite pour épisode dépressif majeur. Il rapporte, dès les premières prises, un ' effet flash ' avec sensation de bien-être physique et mental, une augmentation des performances psychomotrices et une élation transitoire de l'humeur. Sa dépendance à la tianeptine s'est caractérisée par un phénomène de tolérance immédiat et massif. Le renforcement positif a disparu au bout d'un mois environ au profit d'une dépendance avec signes de manque physiques et psychologiques en cas de non-renouvellement des prises. Sa consommation quotidienne était de 90 comprimés soit 3 boîtes, 2 mois après le début du traitement. Le patient a été hospitalisé pour sevrage à la tianeptine et traitement d'un épisode dépressif majeur. Sa consommation était de 240 comprimés par jour. Les cas de dépendance aux antidépresseurs dans la littérature sont rares et la plupart concernent des antidépresseurs ayant des propriétés amphétaminergiques comme l'amineptine ou la tranylcypromine. Le rapport de cas incriminant d'autres antidépresseurs comme l'amitriptyline, la fluoxétine ou la tianeptine reste exceptionnel. Les cas de toxicomanie aux antidépresseurs concernent quasi exclusivement des patients aux antécédents de dépendance aux drogues ou à l'alcool, traités pour trouble de l'humeur et présentant des troubles de la personnalité. La tianeptine, dénuée d'action psychostimulante chez l'homme, n'apparaît pas induire de toxicomanie en dehors de cas isolés.[résumé d'auteur]
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