Résumé :
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La souffrance psychologique des adolescents fait l'objet d'une attention croissante des pouvoirs publics, du monde associatif et bien sûr des cliniciens. Alors que la clinique psychiatrique de l'adolescent se construit autour des grandes catégories nosographiques propres à cette classe d'âge, de nouvelles expressions, moins cliniques, semblent également prendre le masque de la souffrance. Cette soudaine visibilité des problématiques adolescentes sur la scène sociale s'accompagne d'une inflation d'explications tentant de mettre en perspective la diversité des comportements ' déviants ' des adolescents avec l'avènement d'un nouveau malaise dans la civilisation. À partir d'une approche anthropologique, ce texte se propose de questionner le lien effectué entre les modifications de l'espace social contemporain et les comportements réputés significatifs d'une souffrance psychique. En mettant en perspective le discours explicatif avec les réponses apportées, notamment la démultiplication des lieux d'écoute, il s'agira de mettre en évidence l'émergence d'un vaste dispositif d'aveu généralisé de l'intime, où l'écoute de ce qui se dit importe moins que la contrainte d'énonciation qu'il promeut.[résumé d'auteur]
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