Résumé :
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Les prisons françaises sont dotées de 26 services de psychiatrie, les SMPR (service médico-psychologique régional), installés dans des maisons d'arrêt, dépendant d'hôpitaux psychiatriques publics, desservant un secteur pénitentiaire donné. Leurs missions consistent dans le dépistage des troubles psychiatriques des détenus, dans leur prise en charge en ambulatoire à leur demande, et dans la lutte contre la toxicomanie et l'alcoolisme. Certains sont dotés de structures de soins spécifiques, en général de jour, à temps complet uniquement pour les prisons de Fresnes et de Marseille. Cette organisation des soins psychiatriques en prison a une histoire fondée sur le constat déjà ancien de la fréquence particulièrement élevée des troubles psychopathologiques de toute nature chez les détenus. Nous centrerons notre exposé sur : a) la clinique des troubles psychiatriques en détention, compte tenu des particularités individuelles et environnementales, b) les modalités des soins en détention, c) les problèmes éthiques soulevés par la législation, d) l'inévitable partenariat médico-judiciaire, e) l'éventualité d'un transfert de compétences de l'hôpital psychiatrique vers la prison. Nous nous appuierons sur des données épidémiologiques principalement anglo-saxonnes. Nous nous interrogerons sur le lien entre infraction et psychopathologie. Nous signalerons enfin les limites de l'application de la législation concernant la responsabilité des auteurs d'infraction (nouveau code pénal), le consentement aux soins (loi de 1990) et l'organisation des soins psychiatriques en détention (lois de 1986 et de 1994). [résumé d'éditeur]
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