Résumé :
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Un écart sépare l'inscription spatiale de la filiation dans les arbres généalogiques et la logique inhérente aux processus de pensée concernant la filiation. Par des voies différentes, W. Granoff, C. Stein et E. Benveniste ont souligné le primat, dans la pensée occidentale ou dans l'élaboration freudienne, d'une représentation linéaire de la filiation, construite à partir du père et reposant, soit sur la « mise à l'écart » du féminin, dans la pensée de W. Granoff, soit sur la construction du « père immortel et inengendré », dans la pensée de C. Stein, soit sur l'absence, dans le lexique européen, analysé par E. Benveniste, de l'adjectif matrius. Étudiant, dans Totem et tabou, l'interdit de regard et de nomination concernant le versant féminin de l'origine, Freud inscrira la pensée psychanalytique sur une double vectorisation : tenir compte, d'une part, de la priorité culturelle en insistant sur la polarité paternelle, favoriser, d'autre part, un régime de pensée qui reconduise vers la question de l'origine et du Heim maternel. [résumé d'auteur]
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