Résumé :
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La neuropsychologie cognitive s'est essentiellement développée ces deux dernières décennies. Appliquée aux troubles schizophréniques, elle permet la compréhension en terme de processus cognitifs du lien entre symptômes schizophréniques et performances aux tests neuropsychologiques, elle permet également de relier les troubles schizophréniques à une dysfonction cérébrale sous-jacente. L'analyse cognitive peut alors être considérée comme un maillon explicatif intermédiaire indispensable entre le comportement et les zones fonctionnelles cérébrales. La plupart des fonctions cognitives (exécutives, attentionnelles et mnésiques) semblent être atteintees dans les troubles schizophréniques mais cette atteinte est relativement homogène en fonction des patients. Ainsi, la schizophrénie se caractérise par une hétérogénéité cognitive qui peut potentiellement s'expliquer par l'hétérogénéité de la maladie elle-même. Certains auteurs comme Posner, Frith, Hardy-Baylé ou Danion ont récemment tenté d'élaborer des modèles explicatifs des troubles schizophréniques en intégrant les multiples données de ces vingt dernières années sur les performances cognitives des patients et postulent l'existences d'anomalies cognitives spécifiques touchant certaines opérations élémentaires de traitement (notamment les traitements du contexte) mais aussi des activités mentales complexes (attibution d'états mentaux à autrui, phénomènes de conscience, représentation mentale de l'action). Le fonctionnement social des patients s'avère être étroitement lié aux troubles cognitifs. Ainsi, une réhabilitation adaptée des patients schizophrènes dépend en partie d'un bon fonctionnement cognitif. La prise en compte de ces anomalies cognitives ouvre donc la voie d'une recherche psychopharmacologique sur les cibles cognitives des traitements.[résumé d'auteur]
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