Résumé :
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Le soin psychothérapique présente une difficulté spécifique. Sa confrontation avec des thèmes personnels, est toujours d'une vive acuité et se réalise dans une forme de pénombre confuse, au devenir incertain. L'intuition des psychothérapeutes se manifeste alors comme une de leurs qualités majeures. Toutefois, elle se heurte à la complexité de ces évolutions personnelles en crise. Ici, la notion du double a très souvent aidé et inspiré les théoriciens et les praticiens : Janet et 'l'Automatisme mental', Freud et 'l'Inconscient', Jung et 'l'Ombre', exemples classiques. Dans 'La pénombre du double', Jean-Claude Benoit et Mario Berta, rappelant leurs recherches antérieures, développent l'aspect d'ouverture au devenir que comporte le travail avec des représentations latentes, des images, des objets et des comportements qui ouvrent la voie à l'anticipation. Mario Berta a déjà démontré combien la dialectique du positif et du négatif latents permet la coopération du client et du thérapeute dans le processus de cure des états névrotiques. Jean-Claude Benoit, dans le domaine de la psychose, a pu observer que certains objets sont introduits par le patient dans les rencontres thérapeutiques, en présence de la famille en particulier, comme éléments inducteurs d'un dialogue évolutif. Dans cet ouvrage, ces praticiens utilisent les notions qu'ils ont déjà développées en commun. Leur dialogue va illustrer la présence toujours captivante de faits d'idéalisation et de néantisation dans les troubles affectifs courants ou majeurs. La stimulation et le respect de la créativité du patient ont ainsi pour effet premier d'entraîner celle du thérapeute. Il s'agit bien là d'une co-évolution au sens batesonien du terme où le devenir se trouve facilité par des évocations imagées et par des échanges souples à leurs propos. Telle est la valeur d'anticipation de cette polarisation vivante, à la limite de la conscience. [résumé d'éditeur]
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