Résumé :
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"Comment préserver l'hétérogénéité du réseau ? Comment ne pas faire d'une simple coïncidence une brèche à l'assimilation ? Comment voisiner sans rejeter sur les autres le reflet de notre vérité ? Plus précisément, comment éviter que le mode d'être des êtres de langage n'englobe ce que peut signifier être humain ? Telles sont les questions qui traversent les écrits de Deligny autour de l'autisme et plus particulièrement Singulière ethnie. Afin de maintenir cette position de voisinage au sein du réseau, Deligny refuse d'adopter la posture identificatoire qu'il attribue à l'anthropologue et qui consiste à partir de soi pour penser l'autre. Il propose à l'inverse d'accepter que ces enfants autistes / psychotiques aient un mode d'être d'une autre nature. Donc, soit on nie l'écart et l'on semblabilise l'autre qui n'en ressort jamais que comme une pâle copie du modèle, soit on accepte la différence sans complaisance, et sans éloge, et l'on permet à l'autre d'exister sur un autre mode en activant les forces qui se présentent, un peu à la manière de l'ethnopsychiatre face au migrant. Ce qui offre la possibilité de remiser « la vérité » et de construire quelque chose de commun.C'est le deuxième chemin qui a été emprunté par le réseau des Cévennes. Ce n'est pas la panacée, la position est difficile à tenir. Deligny restera d'ailleurs inquiet tout au long de cette tentative qui dure du risque d'accoutumance entre l'enfant autiste et l'adulte. Cette inquiétude est néanmoins ce qui aura permis à un agencement aussi fragile de tenir.[résumé d'éditeur]
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