Résumé :
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Au commencement était Saussure... Cependant, les travaux du chercheur genevois, travaux qui fonderont pour une grande part ceux de la linguistique scientifique, n’auront que relativement peu d’échos dans ce que sera par la suite la pensée sociolinguistique. Ils ne serviront pas, même en Europe occidentale, de véritable et unique point de départ aux recherches sociolinguistiques. On peut se demander pourquoi. En réalité, le souci premier de Saussure n’était pas de jeter les bases suffisantes à une étude des rapports entre langues et sociétés, mais bien plutôt de définir l’objet et de trouver les méthodes de la linguistique elle-même. La langue est un système qui ne connaît que son ordre propre (Cours, p. 43) et l’une des premières tâches de la linguistique est de se délimiter et de se définir elle-même, déclarait Saussure. Il exigeait ainsi avant tout l’autonomie la plus grande pour une discipline alors nouvelle et qui devait s’affirmer en se situant clairement face à d’autres sciences (physiologie, psychologie, logique, philosophie, sociologie, histoire...) dont on avait longtemps fait dépendre tout ou partie de l’étude des langues.[Extrait]
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