Résumé :
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La Haute Autorité de Santé (HAS) a validé en 2022 une recommandation relative à l’annonce d’un 'diagnostic psychiatrique sévère' à un 'patient' majeur, insistant sur les précautions à prendre et mettant en exergue la participation active du 'patient' à ce processus. Nous analysons quelques aspects paradoxaux de cette recommandation : contraste entre son ambition pour la pratique et la situation réelle de la psychiatrie, essentialisation d’un diagnostic 'co-construit', exigence de vérité vis-à-vis du 'patient' mais banalisation du potentiel traumatique de l’'annonce' (e.g., dans le document-usager), affirmation du caractère exclusivement clinique d’un tel diagnostic selon un protocole heurtant la rencontre singulière de la personne soignée et de son entourage. Ces paradoxes paraissent inhérents à la situation d’une autorité placée dans la position de soutenir la restauration du pouvoir d’agir, qui associe nécessairement ensemble personnes soignées, aidantes et soignantes. [résumé d'auteur]
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