Résumé :
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En France, environ 170 000 enfants sont placés hors de leur famille, pour des raisons de protection. Les effets des placements précoces sur la vie relationnelle à l'âge adulte sont mal connus. Cette recherche s'appuie sur les récits de vie de treize personnes qui ont été placées avant quatre ans, pour étudier la façon dont elles ont vécu et interprété les évènements en lien avec leurs placements et les effets qu'elles en perçoivent sur leur vie adulte. Leurs récits ont été abordés par recours à la Théorisation Ancrée, une méthode d'analyse qualitative et inductive, qui vise à permettre une compréhension nouvelle des phénomènes subjectifs à partir des données recueillies. Le style narratif de chaque récit a ensuite été étudié par le recours à l'Edicode, une grille d'analyse des caractéristiques formelles du discours, inspirée de la théorie de l'attachement. Les entretiens ont été mis en perspective avec les styles d'attachement, sécure ou insécure, des participants, évalués par le CaMir, un auto-questionnaire portant sur les souvenirs, les pensées et les comportements en lien avec la vie relationnelle. Les résultats de la recherche indiquent que la population rencontrée présente globalement un attachement moins sécurisé que la population générale et que les placements, malgré leur précocité et leur longue durée, n'ont permis qu'une protection partielle face aux risques d'évènements adverses pendant l'enfance. La recherche conclut par une analyse des facteurs de risque et de protection tels qu'ils sont identifiés dans la littérature et des propositions pour l'accompagnement des enfants placés. [Résumé d’auteur]
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