Résumé :
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‘Survivre à quelqu'un’ : tel est le sens le plus ancien du mot ‘survivre’. Il s'oppose moins à la mort qu'il n'en dit la proximité, le décès d'un proche étant la seule expérience de la mort que nous puissions vivre au présent. La survie psychique évoque un ‘appareil de l'âme’ atteint dans ses possibilités créatrices, qui ne fonctionne plus qu'au minimum de ses capacités productives. L'histoire du sujet permet rarement de relier cette menace de l'effondrement à un moment tragique, car la temporalité humaine diffracte le trauma et impose la réalité psychique de l'après-coup à l'existence. Cet appareil de liaison, qui permet de symboliser et transformer, est-il simplement en panne ou à reconstruire ? L'attraction du transfert peut-elle substituer ‘vivre’ à ‘survivre’, pour que le monde apparaisse sous un nouveau jour ? A l'heure des canots de sauvetage en Méditerranée, quand l'auto-conservation règne en seul maître, ‘survivre‘ perd tout sens métaphorique. Quand ‘toutes les valeurs de la culture s'inclinent devant la survie’ (Imre Kertész) car la terreur ne permet rien d'autre, d'où peut surgir l'espoir, celui de l'histoire et de sa transformation de la catastrophe en expérience ? [Résumé d’éditeur]
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