Résumé :
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Cette expérience a fait l’objet d’un premier bilan, discuté par son initiatrice (Birksted-Breen D., 2014). En effet, si nous sommes souvent très sollicités par l’information voire par d’abondantes publications, l’expérience d’une lecture interactive d’un article dans sa langue d’origine nous paraît pouvoir susciter curiosité et intérêt en raison même des possibilités de discussion offertes. Nos précédents éditoriaux ont à plusieurs reprises mis l’accent sur l’importance de la communication pour la transmission de la psychanalyse, au-delà de nos différences de culture et de génération. La traduction en fait partie, car si l’on ne pense pas tout à fait la même chose dans deux langues différentes, ce qui appartient à l’affect et au sens se doit d’être transmis. Un ouvrage récent et autoréflexif de Luba Jurgenson (Jurgenson L., 2014) évoque avec sensibilité la question de l’appropriation de la langue et le dilemme du traducteur. Cette auteure russe et française relève combien la lecture de romans peut être source d’angoisse et fait l’hypothèse d’un effet quasi traumatique de la rencontre entre un lecteur et un texte. En ce sens, nous pourrions en inférer que la rencontre entre un lecteur et un article se produit en raison d’une problématique conflictuelle partagée, fût-elle inconsciente ; grâce à cette rencontre la traduction peut se construire dans un travail de sens qui n’est vivant, comme en psychanalyse, que si l’affect a pu en être saisi. Nous rejoignons ici les conceptions de Walter Benjamin (Benjamin W., 1923), pour lequel le traducteur cherche une trace de sa propre expérience dans le texte. [Extrait]
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