Résumé :
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Le refus scolaire est une problématique courante qui est susceptible de concerner tous les élèves et qui peut avoir des conséquences délétères sur la santé mentale à moyen et long terme (King et al., 2000). En Suisse, environ 5 % des élèves ne se rendent pas en cours régulièrement, dont la moitié pour des raisons psychiatriques (Holzer et al., 2006). Le retard à l’identification des cas par l’école, la banalisation et la tolérance de l’absentéisme scolaire par les parents ou les professionnels contribuent à retarder l’instauration de soins appropriés pour le refus scolaire. Comme le pronostic s’aggrave avec la durée de l’absentéisme scolaire, et comme le temps nécessaire pour obtenir une fréquentation scolaire normale (supérieure à 90 % des périodes scolaires) est grossièrement équivalente à la durée de l’absentéisme lui-même, nous considérons que le refus scolaire est une urgence qui nécessite une identification et un traitement précoces. Alors que la conceptualisation cognitivo-comportementale des différents types de refus scolaire a progressé, les programmes de traitement manualisés qui en découlent n’ont pas fait la preuve de leur supériorité par rapport aux soins usuels (Elliott et al., 2017). Le processus de soin est complexe et souvent paralysé dans l’immobilisme généré par le refus scolaire. Les équipes mobiles pour enfants et adolescents sont pertinentes dans cette problématique et peuvent améliorer l’ensemble du processus de soins en (1) faciliter l’identification des cas à travers une étroite collaboration avec les écoles, les pédiatres et les généralistes, (2) évaluer le comportement de refus scolaire selon les catégories de Kearney et Albano (2007) qui permettent d’orienter les options de traitement, (3) initiation rapide du traitement incluant l’accompagnement scolaire, (4) offrir un soutien et une guidance parentale, (5) instaurer une coordination interdisciplinaire avec les écoles, les services sociaux, les services pédopsychiatriques et les parents. Une stratégie par étapes a été développée dans le secteur lausannois, commençant par la consultation ambulatoire, suivie par une intervention rapide de l’équipe mobile et complétée par l’hospitalisation de jour ou à temps complet si nécessaire, et par des interventions des services sociaux qui peuvent avoir des effets de levier.[résumé d'auteur]
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