Résumé :
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Que les rêves donnent à penser à l'état de veille, des traditions millénaires l'attestent, ainsi que la psychanalyse et certaines sciences contemporaines. Tout autre est cependant la question du penser tel qu'il paraît se produire dans la solitude du rêve même, sous la condition du sommeil. Faut-il dire que le rêveur ne pense pas, qu'il pense autrement que le veilleur ou qu'il est à la fois l'objet et l'unique témoin d'un penser autre, qui se révèle à lui tout en se dérobant ? Partant de ces paroles qui disent les choses rêvées, s'efforçant de remonter jusqu'à leur lieu de naissance, Maurice Dayan redéploie, sous le jour de cette question radicale, la double problématique de la formation et de l'interprétation du rêve. C'est de longue date en praticien de l'analyse qu'il mène son interrogation et réfléchit l'expérience clinique ; mais c'est aussi en lecteur critique de Freud et de bien d'autres auteurs venus de divers horizons philosophiques et scientifiques. À l'opposé des démarches qui traitent le rêver comme un objet parmi d'autres de la pensée vigile, il le considère comme un mode irréductible du penser, dont il n'existe pas de prototype ni de véritable équivalent dans la vie de veille. Ce mode de penser se situe pour l'essentiel en deçà de l'activité consciente du rêveur, effet-sujet astreint à suivre le déroulement d'une séquence qui s'improvise comme une mise en forme événementielle d'excitations endogènes. Du langage de l'interprétation jusqu'aux matrices du penser rêvant - anonyme quoique singulier - on découvrira cette manière originale d'aborder l'invention du rêve. [résumé d'éditeur]
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