Résumé :
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Les approches théoriques modernes de la consolidation mnésique suggèrent que les informations nouvellement acquises sont initialement labiles, puis subissent une série de transformations qui les rendent progressivement plus stables. L’étude de la consolidation chez l’homme cérébrolésé se heurte à la difficulté du décours temporel de l’oubli qui, survenant dans les minutes suivant l’acquisition de l’information, rend impossible la caractérisation des processus survenant en aval. Cependant, au cours de ces dernières années, un nouveau type de syndrome amnésique a été individualisé chez des patients souffrant d’épilepsie à point de départ temporal. Ce syndrome, par ses caractéristiques singulières sur les plans neuropsychologiques (lacune autobiographique touchant les épisodes vécus ces cinq à dix dernières années et trouble de mémoire antérograde à long terme), neurophysiologiques (activité épileptiforme inter-ictale prédominant durant le sommeil lent profond) et anatomiques (dysfonction hippocampique), constitue un modèle pathologique pertinent d’étude des processus de consolidation. Il offre une perspective nouvelle sur les principaux modèles théoriques de la consolidation, plaidant plutôt en faveur de la théorie des traces multiples, ainsi que sur le rôle du sommeil dans le dialogue hippocampo-néocortical nécessaire à la construction et la stabilisation de la trace mnésique. [résumé d'auteur]
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