Polymorphisme de l'hystérie : névrose et/ou psychose : A propos d'un cas de psychose hystérique
Editeur : | Le Kremlin-Bicêtre : Faculté de médecine Paris-Sud |
Spécialité du diplôme : | Mémoire de psychiatrie |
Auteur(s) : | BATTAREL JC, Aut. |
Année de publication : | 1982 |
Résumé : |
Une première partie de ce travail présente le concept de psychose hystérique, par un triple volet, historique, clinique et psychopathologique. Le volet historique met en avant, d’une part, l’aspect toujours controversé de l’hystérie, qui, d’abord partagée entre la médecine et le sacré, est ensuite accaparée par la religion, pour être plus tard, reprise par la pensée médicale, au sein de laquelle elle suscite de nombreuses discussions. D’autre part est souligné, au-delà des controverses le questionnement et la remise en cause que provoque l’hystérie, prolongement qui peut être retrouvé dans les débats actuels sur la psychose hystérique. Au XIXème siècle est dégagée la clinique de la folie hystérique, entité qui se verra englobée, au XXIème siècle, par l’extension du groupe des schizophrénies qui déborde largement le cadre premier donné par Bleuler, au travers des symptômes dits fondamentaux qui forment le noyau de la schizophrénie.
Nous reprenons ensuite la clinique de la psychose hystérique en mettant en avant l’intérêt et le fondement de dégager cette entité de la schizophrénie. Une étude psychopathologique des opinons avancées sur ce concept, attaché et à l’hystérie et à la psychose, est faite, tentant de mettre en avant les confusions qui ont pu être faites en mettant sur un même plan trois types d’approche qui ont intérêt à être distinguée (phénomènologique-étiopathogénique- structural) afin de mieux cerner la frontière névrose-psychose. La seconde partie de ce travail concerne l’observation de Mme L hospitalisée à l’âge de 42 ans, nous avons disposé d’une évolution s’étendant sur 15 ans et couvrant cinq hospitalisation. Au-delà d’une décompensation délirante de type oniroïde, présentée à chaque hospitalisation, nous avons insisté sur la variété symptomatique de Mme L qui va s’accroissant au fil des années, et qui a fait évoquer les diagnostics de démence, diagnostic qui sera ensuite infirmé, mais dont, pourtant, nous avons tenté de mettre en lumière la constance et du contenu et du sens du symptôme, spécifique à l’histoire de Mme L. Enfin, une troisième partie tente de relier les deux précédentes en illustrant la partie théorico-clinique par l’observation présentée. Nous avons, dans un premier temps, en nous basant et sur la clinique et sur la psychopathologie, appuyé le diagnostic de psychose hystérique. Mais, c’est pour ensuite retenir l’hystérie délirante, que nous avons éliminé, par la psychopathologie, un diagnostic de structure psychotique. Il s’est avéré, en effet, tant à un niveau étiopathologénique que structural, nécessaire d’étudier le symptôme non seulement dans sa forme et son sens, mais aussi dans le contenu qu’i peut avoir. Cette dimension du contenu, évacuée par certains comme relevant de « la seule intentionnalité du désir inconscient » ( H. Ey) il nous a paru nécessaire de la réintroduire afin d’éviter d’éventuels contre-sens sur la nature des mécanismes qui entrent en jeu dans la formation du symptôme et, donc de sa forme. Ce point de vue permet d’éclairé quelque peu les rapports du symptôme à la structure sous-jacente, sans, bien sûr, qu’il soit encore possible de définir une hypothétique « structure du symptôme » qui serait le reflet de la structure sous-jacente. Quoiqu’il en soit, la question névrose et/ou psychose nous parait avoir toute son importance en pratique, les conséquences d’un diagnostic, e nous l’avons vu à propos de celui de démence posé pour Mme L, ayant tout leur poids. Ce poids se manifeste tant dans la thérapeutique que dans la conduite à tenir et les effets institutionnels qu’il provoque, prenant une valeur pronostique. Il ne sera donc pas indifférent non seulement d’appeler mais de considérer un parient psychotique ou névrotique. Conclusion de l’auteur |