Résumé :
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Y-a-t-il un 'bonheur' de l'ethnographe, de cet individu débarqué là où personne ne l'attend, chargé de s'émerveiller, ou plus simplement d'espionner ses hôtes ? La plupart des récits officiels, moralisateurs et sentimentaux, passent la question sous silence, sous prétexte d'objectivité. Pourtant, qu'elle soit dérisoire ou glorieuse, cette entreprise n'est jamais libre de faiblesses, d'égarements, de ratages et de malentendus. 'L'Afrique fantôme' de Leiris et les perplexités du 'Naven' de Bateson nous incitaient déjà à faire la part de ce qu'il y a 'd'impur' dans le voyage ethnographique. Il se peut que le 'journal' du fondateur de l'anthropologie moderne, ce récit d'un homme malade et amoureux, ébloui et irrité par la réalité qu'il accepte, bon gré mal gré, de subir, suscite la gêne. Et pourtant, dans cette alternance, au fil des jours, de joies et de désespoirs, dans ces accès de fatigue, dans cette lassitude combattue à l'arsenic, dans cette attirance-répulsion pour les gens du lieu, sont étalées toutes les phases initiatiques qui, lorsqu'on est grand comme Malinovski, mènent au 'chef-d'œuvre' de l'anthropologie moderne. [Résumé Remo Guidieri]
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