Résumé :
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Chez les migrants, les études cliniques soulignent une plus grande prévalence des troubles psychotiques. Les facteurs avancés sont multiples (génétiques, psychotiques, induits par des substances...). Il y a deux explications, souvent étayées par les études, sur lesquelles nous souhaitons développer cet article: le biais diagnostique et le mode d'entrée en contact du patient avec le système de soins. Nous utiliserons un cas clinique d'une jeune femme d'origine burundaise qui décompense sur un mode psychotique. Elle est amenée aux urgences par la police; elle présente une bouffée délirante réactionnelle à des problèmes de couple. Après une mise en observation (a posteriori non justifiée), elle reçoit un traitement antipsychotique qui lui permet de regagner rapidement son domicile. La discussion s'articule d'abord autour du diagnostic de bouffée délirante et de son diagnostic différentiel avec la schizophrénie. Le deuxième point de la discussion concerne la voie par laquelle les sujets migrants prennent contact avec le système de soins, notamment à travers le recours plus systématique aux services d'urgences. Nous aborderons également la question du biais diagnostique dont sont fréquemment victimes les patients migrants. Le troisième point porte sur la perception de la maladie mentale dans les familles de patients migrants. Enfin, le quatrième point souligne la nécessité de prendre en considération l'existence d'éléments traumatiques antérieurs chez les sujets migrants, principalement chez ceux qui ont migré pour des raisons politiques.[résumé d'auteur]
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