Résumé :
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Ce texte de Lacan s'adresse aux médecins, alors que le discours de Rome (qui traitait le même sujet) s'adressait aux analystes en formation. Les théories du Moi sont remises en cause au profit d'une théorie du Sujet. La résistance est à chercher dans le discours et non dans le Moi. Pour Freud, le Moi est constitué comme un symptôme et non comme un Sujet objectivé, le Moi qui se fonde dans la relation narcissique agressive. Pour autant, le Moi n'est pas à rejeter, comme le font certains psychanalystes-phénoménologues, qui rejettent en même temps l'inconscient. Le rôle de l'analyse didactique est de permettre à l'analyste ' de reconnaître en son savoir, le symptôme de son ignorance '. L'ignorance n'étant pas un non-savoir. L'écoute n'est pas orientée par un savoir, mais par une pratique dégagée du discours. D'où l'expression, sous forme d'équations et d'axiomes, des phénomènes de la cure ; Lacan ne faisant pas la théorie de l'inconscient, mais la théorie du transfert. Il transcrit ce qu'il écoute et non ce qu'il sait... Le génie de Lacan fut, au moment où la logique symbolique devenait quasiment indépendante des objets existants dans le monde, et au moment où la syntaxe et la sémantique apparaissaient comme indépendantes du sujet, d'avoir introduit la logique du signifiant dans les phénomènes de la cure. Car la psychanalyse qui, par définition, s'élabore à partir du langage ordinaire tenu par le patient en situation transférentielle, rejoignait la logique analytique qui portait désormais ses efforts sur le langage ordinaire et non sur le langage savant. Lacan rejoint la philosophie analytique anglo-saxonne avec Bertrand Russel, Frege, Whitehead ou Wittgenstein. Une psychanalyse qui, en séance, ne va pas au-delà du langage et de la logique, mais où le sens de la réalité reste vital. L'abord lacanien de la transmission de la psychanalyse nous confronte donc à l'attitude sémioticienne qui nous incite à laisser de côté ce qui nous tente le plus dans la pratique concernée, à savoir le ' vécu '. Bien sûr, en psychiatrie et en psychothérapie, il n'est pas possible de faire abstraction du vécu douloureux. Mais il y a lieu de combiner l'empathie et la sémiotique, afin de pouvoir aborder la problématique de façon efficace. Il s'agit de vivifier l'esprit par la lettre et non pas la lettre par l'esprit. [résumé d'auteur]
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