Résumé :
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Les missions du psychiatre chargé de l'expertise de prélibération sont inscrites dans le cadre juridique construit par la politique pénale de la société de son temps, mais remplies dans les strictes limites, non seulement de l'éthique et de la déontologie médicales, mais aussi dans celles du corpus de la criminologie et de la psychiatrie au moment considéré. Compte tenu des décalages possibles entre cette politique et ce corpus, le désir légitime de satisfaire les commandes sociales, d'exécuter les ordonnances judiciaires, d'éclairer les décisions des magistrats, ne doit pas conduire l'expert psychiatre à l'illusion de toute-puissance et de tout-savoir, et surtout à la méconnaissance des difficultés majeures, actuellement, du pronostic du passage à l'acte, c'est-à-dire des incertitudes inhérentes au concept de dangerosité, contrastant avec la gravité et le nombre croissant des décisions qu'il inspire et prétend justifier. Seul un travail expertal consciencieux, attentif et conforme aux données acquises de la science sert vraiment la cause de la Justice et contribue au développement de la psychiatrie légale, mais aussi de la psychiatrie soignante, notamment en ce qui concerne les maladies susceptibles de favoriser les transgressions.[résumé d'auteur]
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