Résumé :
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Une nouvelle interprétation des phénomènes de schizophrénie débutante est ici proposée sur la base d'un modèle mimétique et attributionnel du soi-agent qui permet de concevoir une construction du soi unitaire car sociale de bout en bout, y compris dans la dimension d'agence. Le vécu caractéristique du sujet qui en vient à se sentir au centre de l'attention de tous y apparaît comme la version pathologique d'une « centralité » normale du soi relative à ce qu'il est convenu d'appeler le « miroir social ». L'hypothèse présentée ici est qu'un déficit d'attributions causales de la part de l'entourage tend à susciter une abréaction du schème du soi qui est alors porté à « halluciner » des signes d'attributions dans les moindres attitudes, attentions ou messages de l'entourage. Signes venant alimenter le soi non pas sous le rapport de l'estime de soi mais sous le rapport du sentiment d'agence nécessaire pour se sentir exister comme être animé, comme être capable d'un agir sur le monde. Un des avantages de cette conception est qu'elle permet d'éclairer la fragilité des adolescents sous le rapport de la schizophrénie. [résumé d'éditeur]
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