Résumé :
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L'accroissement du phénomène de l'errance des jeunes dans les espaces de nos cités a conduit beaucoup de cliniciens de l'adolescence à lui prêter attention et à tenter d'en comprendre les ressorts psychopathologiques fondamentaux. De façon générale, les travaux concernant l'adolescence prennent en compte particulièrement les rapports entre les manifestations symptomatiques et l'organisation sociale et culturelle, tant le passage de l'adolescence est en prise directe avec la relation au monde dans lequel il s'effectue. Avec l'adolescence, la concordance entre la psychologie individuelle et la psychologie collective est plus que jamais requise. Tout en présentant une vue synthétique de la psychopathologie de l'errance, cette étude propose une hypothèse de lecture concernant les liens qu'elle entretient avec certains aspects de la culture contemporaine. Si les observations cliniques et les travaux anthropologiques n'ont cessé de souligner la déritualisation des temps de la vie et la désymbolisation de l'espace, il nous semble que la culture moderne actuelle a mis en œuvre autour du concept de ' programme ' un mode de structuration du rapport au monde fondé sur la science et la technique, qu'il faut prendre en considération. Notre hypothèse est que la psychopathologie de l'errance chez les adolescents apparaît comme un conflit avec ce mode et parfois comme son rejet à travers leurs symptômes.[résumé d'auteur]
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