Résumé :
|
Les Confessions d'un mangeur d'opium anglais de Thomas De Quincey constituent un des premiers témoignages d'importance sur l'expérience de l'usage des drogues. Par la description de rêves et de cauchemars obtenus sous l'influence de l'opium, l'auteur a introduit un univers fantastique qui est devenu un modèle esthétique nouveau. L'œuvre a autant marqué l'imaginaire littéraire que le savoir médical. Le rôle de l'opium sur cette expérience peu ordinaire semble surdéterminé et doit être envisagé en prenant en compte une symptomatologie dépressive. Les rêves fantastiques de De Quincey apparaissaient à des périodes bien délimitées dans le temps, accompagnées d'une symptomatologie qui, de nos jours, évoquent la dépression avec l'incidence non négligeable de plusieurs deuils. Ces épisodes sont contemporains d'une augmentation très importante de sa consommation de laudanum qui a très certainement aggravé la dépression en retour. Au décours de l'épisode, l'auteur parvient à diminuer les doses. À travers ces rêves inhabituels, le sens de l'espace s'enfle à l'infini et le temps semble durer une éternité. Visions ou rêves ? Ce phénomène ressemble à la pénible hyperactivité onirique qui se retrouve chez des personnes déprimées, qui s'accompagne d'un état très épuisant qui n'est ni veille, ni véritablement sommeil, jusqu'à l'onirisme vespéral de la mélancolie confusionnelle.[résumé d'auteur]
|