Résumé :
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Ecarter la forte lumière, le sens aveuglant, et oeuvrer à la restauration, d'une part d'ombre sera sans doute la visée du traitement quand, comme c'est le cas pour le patient psychotique, le sens, devenu envahissant, est désincarné et maltraitant. La cure psychanalytique suppose alors l'éloignement, pour un temps qui peut être long, du paradigme de l'interprétation du transfert. S'impose donc une refonte de nos conceptions sur les liens entre l'interprété et le non-interprété mais aussi entre destructivité, création et construction. Accueillir n'est pas comprendre, c'est consentir à une altération de soi. Accepter le transfert et sa force monstrueuse ne vise pas, dans un premier temps, l'interprétation, mais la mise en forme des violents flux transférentiels sans y disparaître. L'analyste cèdera à une part d'immatérialité de lui-m me, voire de transparence dans l'attente que cette trame fragile acquière davantage de texture. L'accès à la proximité de l'objet et à des éprouvés passera par la restauration lente de la souplesse de la régression dans le creuset de la rencontre transférentielle. La voie est alors ouverte vers un commerce distant avec le néant à l'abri de l'expérience fondatrice d'un lien objectal indéfectible.[résumé d'éditeur]
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