Résumé :
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La représentation du nourrisson, comme être en devenir, inclut l’idée d’un commencement et d’une individuation. Ce qui conduit à une logique du développement comme normalité. On voit cependant, dans la pratique pédiatrique ou analytique, des réalités cliniques qui défient cette image existentielle d’un bébé qui s’accroche aux expériences sensorielles primaires pour communiquer. Certains bébés présentent des états de souffrance ou de désorganisation qui évoquent un retard du développement lié à une pauvreté des stimulations. L’origine causale d’autres symptômes plus mystérieux ou effrayants pour l’entourage, comme l’absence de réponses ou des réponses anormales, peut être envisagée comme l’intégration inachevée ou partielle des événements sensoriels de la période intra-utérine. À ce phénomène qui est lié au développement des structures et des fonctions cérébrales peuvent se rattacher des facteurs génétiques et nerveux, mais aussi la prématurité, la maladie ou le handicap. Il n’existe pas un rapport unique au monde. Et il y a tant de manières de saisir le rapport entre le nourrisson et son entourage ! Certes, une méthode d’observation peut en valoir une autre. L’éclairage apporté au vécu du nourrisson diffère selon la fonction de celui qui observe. Au fil des recherches récentes rassemblées dans ce numéro, la périnatalité dévoile son architecture complexe. L’examen précis de ses mécanismes, sous l’angle de l’anthropologie, de la clinique pédiatrique et psychanalytique, et de la fonction juridique, ne manque pas de soulever de nouvelles questions. Mais, à bien des égards, ces questions s’éclairent entre elles.[Présentation du dossier]
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