Résumé :
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En 2001, Thierry Bokanowski regrettait que la formation du psychiatre se référait essentiellement à la classification proposée dans la quatrième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ('Diagnostic and Statistical Manual of mental disorders' : DSM-4), c'est-à-dire à la description et la catégorisation des symptômes, qui évacuaient toute la dimension psychique de la souffrance des patients. Considérant l'inspiration du modèle médical de cette approche de la maladie mentale, il craignait que le psychiatre se prive de la possibilité de donner un sens à la problématique du sujet qui le consulte. Il ne doutait pas du fait que le psychiatre, certes, pose un diagnostic et éventuellement un pronostic et sache proposer au patient une diversité de traitements s'étayant sur les avancées des neurosciences, mais il exprimait clairement l'idée d'un échec partiel dans sa fonction thérapeutique pour le praticien qui ne cherche pas à accéder à la réalité psychique du malade et à donner un sens à la souffrance de ce dernier. Au contraire, il affirmait que la consultation psychiatrique, au-delà de repérer les symptômes, doit offrir au patient la possibilité de lier ceux-ci à son vécu. Pour ce faire, il exhortait le praticien à ne pas rester au niveau du contenu manifeste des symptômes, mais à évaluer ceux-ci par rapport au fonctionnement psychique de son patient, au travers de son histoire personnelle et familiale (c'est-à-dire transgénérationnelle). Rappelant le 'génie de Sigmund Freud', il situait là toute la dimension de l'écoute psychanalytique, laquelle permet au praticien, via la relation transférentielle, de repérer les conflits internes de son patient, et favoriser alors chez ce dernier le travail de liaison nécessaire à la compréhension du sens de son recours aux symptômes par rapport à sa problématique psychique. [d'après le résumé d'éditeur]
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