Résumé :
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Introduction. Les aidants naturels de malades Alzheimer jouent un rôle prépondérant dans la prise en charge de ces patients. La moitié des aidants naturels sont les conjoints, souvent âgés. Ce rôle a une répercussion importante sur la santé des aidants. Depuis 2010, il est recommandé aux médecins généralistes français d'organiser un suivi médical annuel spécifique. Les objectifs de cette étude étaient de comprendre le vécu de cette situation par le conjoint aidant et comment celui-ci perçoit le rôle joué par son médecin généraliste dans ce contexte. Matériel et méthode. Une étude qualitative a été réalisée par entretiens individuels semi-dirigés auprès de 14 aidants conjoints recrutés via des structures d'accueil de jour d'Angers, France. Résultats. L'analyse des entretiens a montré que la maladie d'Alzheimer représentait une crise existentielle pour les aidants-conjoints. L'engagement et le lien affectif pour la personne malade les impliquaient activement dans le soin. Cela n'avait pas modifié le rythme de leurs consultations médicales, mais pouvait les amener à retarder les soins non urgents. Leur réticence à se faire aider et une interaction avec l'équipe soignante de la personne malade gênaient l'implication de leur propre médecin traitant. Conclusion. L'adaptation de l'aidant à la maladie du conjoint engendre des conduites à risque mais aussi des conduites bénéfiques. Plutôt que de proposer une consultation annuelle centrée sur la santé des aidants, l'amélioration de la communication entre tous les intervenants y compris le médecin généraliste de l'aidant pourrait permettre de mieux cibler et mieux répondre aux besoins de ce dernier [Résumé d'auteur]
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