Résumé :
|
Cet article publié sous une forme un peu différente dans Pratiques réflexives en formation (Guillaumin, Pesce et Denoyel, 2009) reprend l'essentiel d'une communication de Gaston Pineau à la faculté des sciences humaines et d'éducation de l'université Diego Portalis (Santiago du Chili) en 2007. Dans une première partie, G. Pineau situe historiquement l'ampleur de ce tournant réflexif. En se référant à D.-A. Schön, il montre qu'il s'agit d'une ampleur paradigmatique. Le tournant fait passer du paradigme de la science appliquée à celui du praticien réflexif. Ce passage est un tournant épistémologique long et laborieux, à négocier, avec des grandes joies mais aussi des tourments. Il entraîne un changement d'objet, de sujets et de posture réflexive presque révolutionnaire : ce n'est plus la science avec ses théories, ses lois et ses modèles qui est à réfléchir pour l'appliquer, mais l'inverse, la pratique non scientifique, avec ses contraintes, ses aléas, ses limites, son subjectivisme. Révolution copernicienne pour les écoles modernes de réflexion scientifique classique, ce tournant fait passer d'un paradigme positiviste, scientiste ou idéaliste, opposant pratique et théorie, action et réflexion, à un paradigme en construction travaillant leur articulation. [résumé éditeur]
|