Résumé :
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L'autisme occupe une place déterminante dans l'organisation sanitaire, et singulièrement dans le domaine de la santé mentale. La situation des patients autistes soulève de nombreuses questions, en particulier quant à l'étiologie de cette modalité si particulière de souffrance psychique, au mode de soins, et à l'inadéquation entre les besoins et l'offre de lieux d'hébergement.À propos des lieux d'accueil, les associations de parents ou d'usagers et la Commission nationale d'éthique, parmi d'autres, dénoncent le sort fait aux autistes, parfois contraints d'être hospitalisés à temps plein et pour des durées très longues, souvent dans des conditions indignes, alors que leur état nécessite certes des soins appropriés, mais certainement pas l'hospitalisation à temps plein. Les psychiatres du service public ont fait figure d'accusés à propos de ce véritable internement arbitraire. Cette accusation est injuste. Loin d'accepter la situation de ces patients-là, les psychiatres de service public souhaitent assez largement leur permettre de sortir de l'hôpital psychiatrique, mais sont contraints de faire le constat du manque de structures médicosociales appropriées. Cette situation a une raison précise : depuis des années, la puissance publique accompagne, quand elle ne la sollicite pas, la fermeture de lits psychiatriques, sans créer suffisamment de lieux d'hébergement spécialisés nécessaires à l'accueil des patients en amont et en aval de l'hospitalisation. Il s'agit là d'un effet caricatural du projet désaliéniste, et il est indispensable que des efforts soient faits pour éviter aux praticiens le dilemme inacceptable hôpital psychiatrique ou transfèrement en Belgique. [résumé d'auteur]
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