Résumé :
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Malgré la mise en place de programmes de prévention et l'amélioration des méthodes de prise en charge des pathologies psychiatriques, le suicide reste une cause majeure de souffrance individuelle et sociale. En particulier, 10 à 13 % des patients souffrant de schizophrénie se suicident, tandis que 20 à 50 % commettent des tentatives de suicide. Ces gestes sont marqués par une plus grande létalité, due à l'usage de moyens plus violents que dans la population générale et traduisant une moindre ambivalence. Si les hommes jeunes sont les plus touchés, les femmes isolées présentent un risque élevé. Les antécédents personnels ou familiaux de tentatives de suicide ou de suicides représentent un facteur de risque majeur. Le suicide peut survenir à n'importe quel moment de la maladie, mais lors de phases précoces, aiguës, de rechute ou de dépression, les patients sont particulièrement vulnérables. Le rôle de l'insight et de la symptomatologie positive nécessite d'autres études, tandis que celui du désespoir n'est plus à démontrer. Enfin, il semblerait que certains effets secondaires des antipsychotiques, en particulier l'akathisie, entraînent un risque plus élevé de suicide, tandis que certains antipsychotiques auraient un effet protecteur. Malgré la mise en lumière de ces facteurs de risque, le suicide demeure très fréquent au cours de la schizophrénie. Une meilleure connaissance des facteurs de risque comme de protection est nécessaire à la mise en place de programmes de prise en charge précoce de la maladie pour lutter contre le suicide.[résumé d'auteur]
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