Résumé :
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Le cigare et la pipe ont la réputation d'être les formes les moins dangereuses de l'usage du tabac, car la fumée de tabac est alors très peu inhalée. Cela est vrai lorsque le cigare et la pipe ont toujours été les modalités uniques du tabagisme. Il en est tout autrement lorsqu'un fumeur abandonne la cigarette pour le cigare ou la pipe, dans l'espoir de réduire les risques encourus. Nous rapportons l'observation de Monsieur L., âgé de 56 ans, qui était gros fumeur (50 cigarettes/jour). Il y a sept ans, pour réduire le risque du tabac, il commence à fumer des cigares ; sa consommation augmente rapidement jusqu'à sept gros cigares/jour contenant chacun 12 grammes de tabac. Soit au total environ 80 grammes de tabac/jour. Les résultats des marqueurs du tabagisme confirment l'existence d'une intoxication importante : son taux de monoxyde de carbone dans l'air expiré est de 99 ppm et le rapport cotinine/créatinine est également très élevé, à 22, chiffre parmi les plus élevés observés chez les fumeurs de cigarettes, contrairement à ceux des fumeurs “primaires” de cigares. Ces résultats confirment le risque majeur de l'usage du cigare chez un ancien fumeur de cigarettes, car il y a alors une très forte inhalation. Le remède est pire que le mal. En conclusion, dans le cadre d'une politique de santé publique, la mise en place d'avertissements sanitaires comparables à ceux des cigarettes serait indispensable, ainsi qu'une action sur les prix de ces modes de consommation du tabac [résumé d'auteur]
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